Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Blog des Chroniques de l'Autre Côté. Ce blog est dédié à l'univers des chroniques de l'autre côté, le monde issu des romans de Benoit Delain.

Livre 14 : Nouvelle : Le Tueur du Val. Partie 4 (fin).

Blackstaff

Livre 14 : Nouvelle : Le Tueur du Val. Partie 4 (fin).

 

 

« Vous n’avez plus rien à gagner à vous taire ! Vous êtes pris, Sénateur !

Nous avons l’urne de votre frère ! Nous avons la boite ! Nous avons…

        - Mais c’est parce qu’Aster nous les a donné. »

Aléthéïa sursauta de le voir juste à côté d’elle et d’Astèr. Celui-ci cligna plusieurs fois des yeux, comme pour chasser la ribambelle de questions étranges qu’on venait de lui poser. Puis il posa à nouveau les yeux dans les siens et retomba immédiatement sous son emprise.

Reimès jeta un bref regard serein à Aléthéïa :

« Ce n’est en réalité pas nous qui avons trouvé tout ça, Treizième Édile. C’est Astèr lui-même qui nous l’a dit… »

Il s’agenouilla au niveau d’Astèr :

« C’est toi, mon ami, qui a laissé Autonoé assister au jeu, puis venir me trouver pour tout me raconter. C’est aussi toi qui l’as laissé découvrir ton sanctuaire secret, en sachant pertinemment qu’elle y prendrait la boite après avoir découvert le corps d’Adolis dans le jardin, qu’elle la laisserait sans doute là-bas, et qu’elle accomplirait ainsi ton souhait le plus cher…

Car qui d’autre que ta propre servante ne voudrait mettre un terme au fardeau terrible que tu portes ? »

Un silence assourdissant tomba sur le groupe. Un ignorant acceptait toujours en premier l’explication la plus passionnée...

Mais plus que de raconter des fables à Astèr sur la fidélité de ses Asservis, Reimès avait quelque chose de bien plus essentiel à lui dire. Quelque chose qui, pour une fois, était vraie.

« Quant à moi…

Je me suis longtemps demandé ce que signifiait vraiment la promesse que je t’ai faite, et même, pourquoi c’est celle-là que tu attendais de moi plutôt qu’une autre ?

Quel Sénateur irait demander à un rival de devenir son grand-frère ? »

Il modula sa voix de manière à faire de cette conversation une discussion privée. Comme si le monde entier avait disparu autour d’eux…

« Je crois que tu voulais un guide, Astèr, quelqu’un qui t’amènerais jusqu’à ta vérité.

Quelqu’un qui irais même jusqu’à faire, en ton nom, ce que tu désirais le plus… »

Incroyable comment une même phrase pouvait voyager à des milliers de lieux de distance en tombant dans deux oreilles différentes…

Aléthéïa et sa troupe retinrent leur respiration, convaincus qu’il parlait du jeu qu’il avait décrit au nom d’Astèr, dans le but de précipiter les aveux que le Sénateur du Tinaï avait encore à faire.

Astèr Prodicos, lui, entrouvrit légèrement la bouche, une lueur absurde dansant avec de plus en plus de certitude dans ses yeux. Il avait compris…

« Comme Autonoé, j’ai tenu ma part du marché… »

Il lui sourit brièvement, mais reprit vite une attitude sterne.

« Astèr, il ne te reste maintenant plus qu’à déposer ton fardeau ici et maintenant, à nos pieds. Achève ce que tu aurais dû faire il y a quatre ans, juste après avoir tué ton frère. Paie pour ton crime et assure-toi de ne plus jamais recommencer ! »

Il se leva brusquement et le toisa avec sévérité, tandis que les rayons du soleil aveuglaient Astèr, par-dessus sa tête. Il laissa filer une poignée de secondes aveuglantes et s’avança, enfin, d’un pas en projetant ainsi son ombre à la fois sur le visage d’Astèr et sur la main du cadavre.

Dans le silence, Astèr hésita, le regard hagard allant et venant entre Reimès et la main du cadavre. Finalement, il se tourna vers Reimès :

« C’était pour que je ne recommence plus jamais… ? »

Reimès serra les dents, mais ne répondit rien.

Astèr sourit et pleura en même temps. Puis il se tourna vers la main du cadavre, la souleva délicatement, écarta avec prudence la terre par-dessous par vague, jusqu’à faire apparaître le manche en ivoire du stylet. Il le prit entre ses doigts et le sortit d’un coup de la terre, sous les yeux fascinés des enquêteurs. Il déposa ensuite religieusement l’arme du crime à côté de la victime et se tourna une dernière fois vers lui :

« C’est enfin terminé…

Au final, je crois quand même que ton fardeau pèsera plus lourd que le mien, Grand-Frère. »

 

 

 

Chères Ombres Fugitives, si le Tueur du Val vous a plu, n'hésitez surtout pas à lire Les Chroniques de l'Autre Côté, disponibles chez les meilleurs marchands :

Amazon : ici

Fnac.com :

Decitre : ici

Cultura :

Place des libraires : ici

Publishroom Factory :

 

Le Chroniqueur.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires